Yo y mi jardin
Cuando era joven, hace un incalculable número de años, mi madre no me dejaba tocar las flores, sus flores, las adoraba y yo se las marchitaba, decía. Es verdad que no sabía de que manera…pensaba como ella que no estaba en mis posibilidades. Así que, me extrañó mucho cuando mi amiga Ana que trabajaba en el INRA me dijo : “tú que tienes manos verdes” estaba tan asombrada ¡Yo! ¡Manos verdes! Contesté “mi madre…” y Ana espetó: ”porque era su territorio, lo quería para ella, guardárselo”
Mamá soñaba con nuestra España, seguramente más que yo… aunque… Volvería allá y tendría su jardín, dicho y hecho. Papá tenía una pensión de guerra cuando murió, a los 49 años, a mi mamá le quedó pensión de viuda de guerra, la ahorró y construyó su casa y su jardín, sobre todo el jardín,y un día estaba regándolo… se cayó, se hizo una doble fractura de cráneo (le rocher hueso) y también murió.
Desde entonces cuido el jardín, su jardín, con mis manos que dicen verdes. No soportaría verlo abandonado, en mal estado. para mí el jardín es ella, mi mamá Cinta Fornós Tomás.
Murió en Abril 1972, el año próximo cuarenta años, y de las plantas que ella plantó quedan pocas, los vegetales también crecen, envejecen y mueren, destino común, quedan la bignonia de la terraza, el hibiscos y la lila detrás de la casa, muerto el chopo, muertos los rosales, muertas las pitas, florecen al cabo de treinta años y el esfuerzo las mata, tuvieron numerosos retoños pero un día aciago mi hermano les echó un líquido (petróleo o algo así) y se las cargó. Quedan las diversas palmeras, el espliego y las yucas aunque no se cuanto durarán mi primo Toni las odia y cuando se pica las corta sin miramiento. Tanto como se preocupa (con exceso) de los animales errantes, la última una paloma con el ala rota, además de todos los gatos del vecindario, y tan poco de las plantas, Toni que tanto se parece a mi mamá es incapaz de decirme si la mimosa está florida cuando llamó desde París.
Mi madre añoraba Tortosa y su cielo mediterráneo pero plantó flores de clima atlántico y tierra de brezal, una rocalla pura pendiente, escaleras rústicas, azaleas, muguete, lila de las Indias, tamarindos que no resistieron a la tierra calcárea y al calor.
Así pues el jardín de ahora con sus márgenes, su romero, su salvia, sus lantanas, acantos, el naranjo y hasta un pequeño olivo, sus iris, agapantos, lirios del desierto, su jazmin, su ginesta y sus adelfas se parece muy poco al de 1972. Dice mi hermano, no a propósito del jardín pero… que al verme Mamá se volvería o revolvería a/en su tumba. No lo creo así, yo, me conocía me quería y yo la quería.
Moi et mon jardin
Quand j'étais jeune, il y a un nombre incalculable d'années, ma mère ne me laissait pas toucher ses fleurs, elles les adorait et moi, je les fanais disait-elle, Il est vrai que je n'avais pas la manière, je pensais, comme elle, que ce n'était pas dans mes cordes, aussi j'ai été très étonnée le jour où mon amie Anne, qui travaillait à l'Agro, l’INRA oui, me dit “toi qui as la main verte” je n'en revenais pas! La main verte! Moi! Je racontais : “ma mère....” et Anne de conclure “parce que c’était son domaine et qu'elle voulait se le garder pour elle”
Maman rêvait de notre Espagne natale, certainement plus que moi, quoique..., elle y reviendrait et elle aurait son jardin, ce qui fut dit fut fait, Papa avait une pension d'Ancien Combattant et donc quand il mourut à 49ans, elle eut la pension de veuve d'Ancien Combattant, qu'elle épargna et bâtit la maison et le jardin, surtout le jardin ! et un jour qu'elle l'arrosait … elle y fit une chute, eut une double fracture du rocher et en mourut.
Depuis je soigne le jardin, son jardin, maintenant avec ma main soi-disant verte. Je ne supporterais pas de le voir à l'abandon, pour moi ce jardin c'est elle, ma maman Cinta Fornós Tomás.
Elle est morte en avril 1972, quarante ans l'année prochaine, et des plantes qu'elle avait plantées beaucoup sont mortes, les vegetaux ça grandit, ça vieillit et ça meurt, destin commun. Il reste la bignogne de la terrasse, derrière la maison l'hibiscus et le lilas, les agaves ont fleuri, ça met trente ans à fleurir et la plante en meurt, elles ont eu de nombreux rejetons mais un jour mon frère les a arrosées d'un liquide (pétrole ou ..) qui les a brûlées, il reste les palmiers, les lavandes et les yuccas bien que mon cousin Toni les déteste et les coupe sans aucune précaution, autant il prend soin avec excès des animaux errants autant il néglige les plantes, lui qui lui ressemble tant physiquement , est incapable de savoir si le mimosa a fleuri quand je l’appelle de Paris.
Ma mère se languissait de Tortosa et de son ciel mediterrannéen, mais avait fait une rocaille, toute en pente, à escalier en pierres rustiques, et avait planté des fleurs de climat atlántique et terre de bruyère: muguet, azalées, begonias, lilas d’Inde, tamaris et même du gazon qu’elle appelait la “pelousse”, qui n'ont pas toujours pu résister au calcaire et à la chaleur.
Donc le jardín de maintenant avec ses murets, son romarin, sa sauge, ses lantanas, ses acanthes, son oranger et même son petit olivier, ses iris, agapantes, lys du désert, son jasmin et genêt et lauriers roses ressemble peu à celui de 1972. Mon frère dit qu’en me voyant elle se retournerait dans sa tombe ou s’en retournerait? Moi je ne crois pas, elle me connaissait, m’aimait et je l’aimais.